Comme un Arbre Penché

De
Lilian Lloyd et Michel Leeb
Mise en scène
Jean-Luc Tardieu
Avec
Francis Perrin, Gersende Perrin et Patrick Bentley
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre la Bruyère
5 rue La Bruyère
75009
Paris
0148747699

Thème

Douze ans après s'être fâchés, deux très grands amis d'enfance se retrouvent dans une chambre d'hôpital, appartenant à un établissement pour cas désespérés. Louis vient rendre visite à Philippe, qui souffre d'un syndrome d'enfermement : il est complètement paralysé, il ne parle pas, seuls ses yeux sont mobiles. Mais il entend tout et comprend tout. Louis ne s'est jamais pardonné d'avoir trompé l'amitié de Philippe en faisant l'amour, une fois, avec sa femme. Philippe lui avait cassé la figure. et Louis avait disparu.

Points forts


1 Bien sûr il y a l'originalité avec laquelle est racontée l'histoire de cet homme qui veut se libérer du poids qu'il a sur la conscience.
 2 Bien sûr li y a cette très grande finesse dans l'évocation d'une vie d'amitié brisée. Au passage, si cette pièce est avant tout une pièce sur l'amitié, elle est aussi une pièce sur le pardon et -n'ayons pas peur d'employer de grands mots- sur la rédemption.
 3 Bien sûr cette pièce qui pourrait être lourde et pesante est, paradoxalement, au contraire, pleine d'humour. Grâce, en particulier, à l'emploi très judicieux du personnage de l'aide-soignante qui, sans faire des chichis, sait prendre en mains la détresse des autres.
 4 Bien sûr la mise en scène de Jean-Luc Tardieu est au cordeau; très intelligente, comme d'habitude.
 5 Bien sûr il y a tout cela, mais il y a surtout le jeu du couple Perrin :
         - elle, toute en finesse, en délicatesse, dans le rôle de l'aide-soignante, échappant au risque permanent de dérapage gnangnan.
          - lui, surtout, qui confirme là qu'il est un fantastique acteur, dans un rôle au fond assez proche de celui qu'il avait tenu, en 2005, dans une pièce de Morris Panych, qui valait bien mieux que son titre, "TANTINE ET MOI".
           Il est sidérant de vérité, d'humanité profonde, de fragilité, de générosité, dans toute la lucidité de ce personnage qui se sent profondément seul et mal aimé -"ma famille est un espèce de puzzle dont j'ai perdu le mode d'emploi"-; qui connaît ses faiblesses et n'arrive pas à supporter de s'être mal conduit avec son ami.
            Il faut le voir dans trois scènes qu'il rend extraordinaires :
                         - quand il apprend sur son portable la mort de sa mère.
                         - quand il danse et fait le clown, déguisé en Père Noël, chantant "Blue Moon" avec Billy Holiday, tout en trimbalant dans la chambre son ami figé dans son fauteuil.
                         - ou encore, quand il est ivre, le soir du 31 décembre.

Quelques réserves

Cà démarre un peu lentement et on peut se demander dans quoi on s'est laissé embarquer. Personnellement, j'ai tenu en me disant :"si Perrin a accepté un rôle aussi particulier, c'est que çà doit être bon. Patience". J'ai eu raison...

Encore un mot...


1 Grâce "aux Perrin", sublimant ce bon texte, on perçoit ce qu'est la magie du théâtre quand il exprime de la manière la plus simple ce que la vie a de plus profond.
  2 Je serais vraiment étonné que vous assistiez à la dernière scène sans être saisi par une émotion profonde. Ne soyez pas surpris si vous avez envie de pleurer. En cela, vous ne ferez qu'être semblable aux autres dans la salle. Confidence : pour la première fois de sa vie, ma femme a versé quelques larmes au théâtre...
     Il est des larmes qui libèrent, qui élèvent.

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