DIALOGUE AUX ENFERS - MACHIAVEL MONTESQUIEU

Victoire par KO, hélas !
De
Maurice Joly
Adaptation : Marcel Bluwal
Durée : 1h15 environ
Mise en scène
Pauline Devinat et Véronique Viel
Avec
Hervé van Der Meulen et Laurent Joffrin
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 Boulevard du Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 21
Jusqu'au 1er mai, du mardi au samedi à 19h, le dimanche 17h30

Thème

• En 1864 parut à Bruxelles un pamphlet violent et érudit sous la forme d’un dialogue imaginaire entre Machiavel et Montesquieu. Les deux hommes y développaient leurs thèses sur le pouvoir : la politique, l’idéal démocratique pour Montesquieu, les ruses sur lequel le pouvoir despotique appuie son autorité pour Machiavel. La cible était bien sûr Napoléon III… 

• En enfer, un soir Machiavel rend une visite surprise à Montesquieu. Le dialogue commence, loin des certitudes et des idées reçues.

Points forts

• Un texte qui par fines touches, introduit dans les échanges le doute, la perception d’une grande complexité. Montesquieu part favori... mais qu’en est-il à l’arrivée ? Tout est si subtil. 

• Le jeu d’Hervé van der Meulen. Il campe un formidable Machiavel. Au-delà du texte, ses gestes, son attitude, ses regards empreints d’intelligence et de séduction emportent l’adhésion. Comment ne pas en être complice ? Sublime ambiguité.

Quelques réserves

• Montesquieu / Laurent Joffrin fait bien pâle figure en face du démiurge van der Meulen qui campe Machiavel. À la peine dans un habit trop grand, Joffrin n’habite pas son personnage et en affadit les propos. Quel dommage !

Encore un mot...

L’étonnante actualité de ces deux phares de la pensée politique incite à s’interroger. Qui est le plus moderne ?

Une phrase

Montesquieu à Machiavel : « Achevez donc, ce sera l’expiation de la témérité que j’ai commise en acceptant cette gageure sacrilège ! »

Machiavel : « … Les masses consentent à être inactives, mais à une condition, c'est que ceux qui les gouvernent leur donnent le spectacle d'une activité incessante, d'une sorte de fièvre ; qu'ils attirent constamment leurs yeux par des nouveautés, par des surprises, par des coups de théâtre ; cela est bizarre peut-être, mais, encore une fois, cela est…»

L'auteur

• Maurice Joly, avocat parisien, polémiste réputé, partageait non seulement la révolte de Victor Hugo devant le coup d’État de Napoléon III, mais il voyait aussi dans la manipulation des milieux d’affaires, de la presse et de la population par le nouvel Empereur un grave risque de servitude morale pour la totalité du peuple français. 

• Il écrivit sous pseudonyme et fit circuler depuis la Belgique ce pamphlet contre le régime.  Rapidement démasqué, il fut arrêté et emprisonné durant quelques mois. Le livre fut censuré et resta longtemps oublié. Il fit l’objet d’une réédition dans les premières années de la Ve République. Elle donna lieu à plusieurs versions théâtrales, dont la dernière fut dirigée par Marcel Bluwal au Théâtre de Poche en 2018. Reprise et adaptée dans ce même théâtre aujourd’hui.

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