Fumiers

Divertissant, mais un peu pauvre et sans émotion.
De
Florence et Manolo d’Arthuys
Mise en scène
Thomas Blanchard
Avec
Thomas Blanchard, Flavien Gaudon, Olivier Martin-Salvan, Johanna Nizard, Christine Pignet, Julie Pilod (en alternance avec Pauline Lorillard), Anne-Elodie Sorlin
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre du Rond Point
2 bis, Avenue Franklin D. Roosevelt
75008
Paris
0144959821
Jusqu’au 2 octobre

Thème

Nicole, ou "Mademoiselle Vaucher », est une vieille agricultrice qui déverse tous les jours au milieu de sa cour une brouette de purin. Or des Parisiens - Serge et Liliane Dejousse - occupent un bâtiment donnant sur cette même cour et s’offusquent de ce spectacle et des désagréments qui en découlent. Chacun des protagonistes est plus ou moins dans son bon droit mais, au fond, chacun s’englue dans le conflit, comme par addiction, et s’attache davantage à l’alimenter et à l’entretenir qu’à le résoudre…

Autour d’eux ni le maire du village, ni la presse, ni les défenseurs de l’agricultrice  ne veulent vraiment s’engager, et l’on voit, à coup d’outrances verbales puis physiques, comment un fait divers peut mener aux pires extrémités d’intolérance et de violence.

Points forts

-       Un beau travail d’adaptation de la part de Thomas Blanchard (qui par ailleurs excelle dans le rôle du « Parisien » Serge Dejousse). Les personnages et les dialogues sont plus que crédibles :  on y est, dans cette cour, et ça pue le fumier !

-       Une divertissante caricature de la vie rurale mais aussi du Parisien, fort de sa supériorité. Une scène particulièrement plaisante évoque les « bienfaits » prodigués aux « ploucs » et dont ceux-ci ne savent pas se montrer redevables !

-       La distribution est remarquable, avec une mention spéciale pour Johanna Nizard, qui interprète la fermière avec un réalisme étonnant !

Quelques réserves

-       Il y a des lourdeurs, quelques invraisemblances (notamment le placenta de vache que la fermière transporte en bandoulière, ou quasiment), quelques scènes loufoques sans  doute destinées à calmer et relativiser la violence montante…

-       Au théâtre on s’attend soit à un texte bouleversant (littéraire, philosophique, poétique, « décoiffant » ?), soit à un« message » en filigrane auquel le théâtre va apporter une nouvelle dimension sous la forme d’une question par exemple … Ici, on cherche, et on se dit que peut-être la version télévisuelle se suffisait à elle-même…

Encore un mot...

Un divertissement, certes, mais un peu pauvre et sans émotion.

Une phrase

« Vous aviez quelqu’un qu’avait une ferme avec une brouette, qui ne vous salissait pas. Vous avez voulu remuer la chose, vous l’avez la chose, que voulez-vous ? Maintenant vous êtes dans le purin… »

L'auteur

Si les auteurs  des dialogues sont incontestablement Florence et Manolo d’Arthuys, il faut préciser que ceux-ci sont d’abord les réalisateurs du film d’un épisode de l’émission belge Strip Tease créée sur RTBF1 en 1985, devenue belgo-française sur  France 3 de 1992 à 2012. L’objectif des créateurs de cette émission (Jean Libon et Marco Lamensch) était de réaliser des documentaires dans lesquels les commentateurs s’effaceraient pour laisser parler les protagonistes dans des passages de la vie quotidienne, tels que celui auquel se réfère Fumiers, à savoir la vie d’une fermière… 

Thomas Blanchard, qui a fait ses preuves depuis 15 ans en tant que comédien de théâtre et de cinéma nous livre ici une adaptation plus que fidèle de l’épisode Fumiers de l’émission Strip Tease.

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