Je ne suis pas de moi

La rébellion par l’absurde
De
Roland Dubillard
Adaptation de Maria Machado et Charlotte Escamez
Durée : 1 heure 10
Avec
Denis Lavant, Samuel Mercer
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre Le Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006
Paris
01 45 44 57 34
Du 30 novembre au 31 décembre 2022. du Mardi au samedi à 19 heures. Dimanche à 15 heures

Thème

  • Avec Je ne suis pas de moi, Roland Dubillard nous livre, pêle-mêle, les théories et idées qui lui passent par la tête, c’est-à-dire tout et son contraire. La moindre réflexion est sujette à polémique. 
  • Ici, l’auteur est représenté par deux personnages, l’un le montrant jeune homme et l’autre, tel qu’il est maintenant. L’ensemble formé par une série de saynètes est décousu, biscornu, comme il se doit en pays d’absurdie, ce qui lui permet de donner toute sa place à sa colère et à ses révoltes.

Points forts

  • Le sens aigu du mot percutant, de la formule qui frappe, servie par un vocabulaire dense et riche.
  • Un humour corrosif permanent, qui allège des assertions pas toujours faciles à suivre, mais narrées de façon cocasse. Les colères homériques des personnages sont savoureuses.
  • La souplesse des deux acolytes sur la scène est incroyable : ils se livrent à de véritables acrobaties aériennes extrêmement gracieuses et légères.
  • La mise en scène est soignée. La toile de fond de scène représentant des personnages en situation est du meilleur effet.

Quelques réserves

  • Peut-être le spectacle est-il un poil trop long. Raccourci d’une petite dizaine de minutes, cela nous aurait permis de partir sur une note gaie.

Encore un mot...

  • Dubillard donne ici libre cours à ses élucubrations, souvent discordantes parce que contradictoires, ce qui manifestement le réjouit et nous également. 
  • Roi des associations inattendues, il nous offre avec Je ne suis pas de moi de bons moments jubilatoires.

Une phrase

  • Dubillard utilise des expressions tout-à-fait personnelles, comme « Laissez-moi tranquille avec moi-même », ou encore « comme je suis nombreux ce soir. »
  • « Je n’ai pas de relation véritable avec ma chaise, pas de relations d’homme à meuble » constitue déjà une belle manifestation d’incohérence.

L'auteur

  • Roland Dubillard (1923 - 2011) était un touche-à-tout, à la fois écrivain, poète, comédien et metteur en scène. Ses pièces, de dimension dramatique et d’invention poétique, toujours dominées par un humour omniprésent, continuent d’être jouées sur de multiples scènes. Citons pour mémoire Naïves hirondelles, Si Camille me voyait, Le jardin aux betteraves ou Madame fait ce qu’elle dit. Cet auteur surdoué, l’un des maîtres de l’absurde, au même titre que Ionesco et Beckett, continue à être réclamé.
  • Le présent texte est tiré de ses Carnets en marge, journal intime rédigé quotidiennement toute son existence ; il garde intacte toute la saveur et la verve de ce conteur exceptionnel, passeur d’émotion.

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