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Thème
Une pantomime clownesque et déjantée, pleine d’humour, de second degré et d’autodérision, pour dire que le langage universel peut se passer de mots mais pas d’émotions. Un seul-en-scène virtuose où la voix se transforme en vocalises et mue dans tous les borborygmes imaginables qui font converger toutes les langues en une seule.
Le spectacle, extravagant et captivant, explore tous les possibles dans une forme de parabole de la création dont le laboratoire est le plateau théâtral.
Points forts
Une performance d’actrice très maîtrisée, malgré le choix d’une mise en scène qui semble foutraque.
Une poésie vocale qui frôle l’absurde pour produire une mécanique du son.
Un univers onirique qui se construit à travers des postures enfantines et des parodies sociales.
Après un moment de déstabilisation, la magie opère dans une ambiance mystérieuse et drolatique avec des moments particulièrement savoureux.
Quelques réserves
Des effets vocaux répétitifs qui risquent de lasser et donnent le sentiment de tourner en rond.
Encore un mot...
Au-delà des effets de la performance et de la traversée des styles, ce spectacle interroge la fonction du langage dans la communication, à l’instar de différents courants poétiques du XXe siècle. En effet, si les mots ont un ou plusieurs sens, la vocalise offre une musicalité qui porte des messages et insuffle une énergie à nulle autre pareille.
Lorsque Leïla Martial entreprend de parodier - de manière hilarante - les stars anglo-saxonnes planétaires qui donnent des interviews où s’accumulent des expressions convenues sans aucun sens, démonstration est faite que communiquer n’est pas parler, d’autant que toutes les langues du monde s’invitent soudain pour voler au secours de celle qui n’a rien à dire.
Une phrase
- « Ce spectacle est une traversée, solitaire et multiple, initiatique bien sûr. C’est grâce à nos fragments que l’on fait corps. Il s’agit pour moi de les laisser chanter, bouger, exulter sans se préoccuper de narration. Se marrer plutôt que se narrer. Au-delà ou en deçà des mots, via le canal du son et de l’expression pure. Le sens de l’histoire m’échappe et j’échappe à l’histoire. Mais ce que je laisse à travers Jubilä c’est la possible réconciliation des multiplicités de soi : un bazar heureux. Ce qu’est la vie non ? »
L'auteur
- Leïla Martial est née en 1984 dans l'Ariège dans une famille de musiciens, un père hautboïste classique et professeur de solfège, une mère chanteuse lyrique dans les chœurs. À 10 ans, elle intègre le Collège de Jazz de Marciac. Elle s’initie au gospel, découvre les traditions tziganes, hongroises, roumaines. À 17 ans, elle intègre le conservatoire de musique de Toulouse pour trois ans d’études couronnées d’un prix, bientôt suivies d’un semestre au conservatoire de San-Sebastian. Repérée par les professionnels, elle se voit décerner, par le très rigoureux jury du Concours national de jazz de la Défense, en 2009, le premier prix de soliste, récompensant pour la première fois de son histoire une chanteuse.
- Leïla se lance sur scène, en duo (avec un guitariste, un accordéoniste), en grand orchestre, aimant surtout improviser et fabriquer son propre langage à base d’onomatopées. En 2007, elle forme un quartet avec Eric Perez, Jean-Christophe Jacques et Laurent Chavoit, groupe qui s’assure une renommée nationale en décrochant deux ans plus tard le 3ème prix du Concours de la Défense. Elle est lauréate en 2020 des Victoires du jazz en art vocal.
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