La Folle journée ou Le Mariage de Figaro

Ah ça ira, ça ira, ça ira !
De
Beaumarchais
Mise en scène
Léna Bréban
Avec
Philippe Torreton, Marie Vialle, Eric Bougnon et (en alternance Pascal Vannson, Gretel Delattre, Salomé Dienis Meulien, Annie Mercier, Jean-Jacques Moreau, Grégoire Oestermann, Antoine Prud’homme de la Boussinière, Jean-Yves Roan)
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre de la Scala
13, bd de Strasbourg
75010
Paris
01 40 03 44 30
Jusqu’au 4 janvier 2026. Du mardi au samedi 21h, le dimanche 17h

Thème

  • En Andalousie, Figaro, valet de chambre et concierge au service du comte Amalviva (qui porte bien son nom), est sur le point de se marier avec la belle Suzon, première camériste (et confidente) de la comtesse.

  • Seul hic, mais il est de taille : le grand corrégidor est un « grand trompeur », et ce séducteur impénitent, qui délaisse sa femme (qui finit par en pincer pour un page) et compte (pour ainsi dire) bien entreprendre la belle Suzanne, pourtant fiancée à Figaro.

  • Dans cette entreprise, monsieur le comte dispose d’appuis solides en la personne du fourbe Basile, maître de clavecin de la comtesse mais homme à tout faire du comte, de Marceline, femme de charge qui entend bien épouser Figaro, et de Bartholo, médecin de Séville. 

  • Tout conspire à nuire aux futurs époux, mais c’est sans compter sur les ressources de Figaro pour tirer d’affaire son couple, avec le concours d’allié-e-s plus inattendu-e-s les un-e-s que les autres… Car dès qu’il s’agit « d’intrigue et d’argent », ce valet est à son affaire…

Points forts

  • Dans ce tourbillon verbal et d’intrigues, il s’agit de tenir son rang, et les têtes d’affiche s’acquittent de leur tâche avec brio : 

    • Philippe Torreton donne à son Figaro une épaisseur humaine, une énergie de l’intérieur et une conscience sociale tout à fait pertinente dans le cas présent ;

    • Marie Vialle nous épate par sa gouaille et son charme en Suzon, tout comme Annie Mercier sait se montrer repoussante puis touchante en Marceline ;

    • Grégoire Ostermann, aux allures de silver fox, campe parfaitement ce sous-don Juan andalou ;

    • Pascal Vannson n’hésite pas à en faire des tonnes, alors que Jean-Jacques Moreau excelle en médecin marron, blanchi sous le harnais. 

  • Cette dream team emmène avec elle le reste de la distribution, ainsi Antoine Prud’homme de la Boussinière, qui montre d’un beau talent comique en Chérubin, un page ahuri et gesticulant.

  • La mise en scène exige une extrême mobilité de la troupe, dont la science du placement restitue la virtuosité du verbe de Beaumarchais et la succession ininterrompue des rebondissements.

  • Le décor, tout comme les costumes (pas nécessairement d’époque) peuvent interpeller les aficionados des reconstitutions historiques, mais ils n’ont rien de fondamentalement choquant. 

Quelques réserves

Aucune. 

Encore un mot...

  • Comment ne pas être impressionné par la liberté de ton et l’actualité des propos tenus fin XVIIIe siècle dans la bouche de Figaro sur des questions telles que les inégalités en vertu de la naissance et non du talent (le comte est sur le point de rejoindre Londres pour y servir d’ambassadeur), la faculté de ceux qui, médecins ou édiles, se montrent « indulgents aux Grands et durs aux petits », enfin et surtout la condition des femmes, fussent-elles noble ou roturière ?

  • Emmenée par Ph. Torreton, la pièce insiste sur ces dimensions, et nous invite à prendre toute la mesure de la “subversion de plume“ entreprise par Beaumarchais, jusque dans le portrait de ces courtisans - « médiocres et rampants, on arrive à tout » - que l’on imagine si bien disposés à « recevoir, prendre et demander » aux puissants dans les allées du pouvoir et des entreprises contemporaines…

Une phrase

  • Le comte [se promène] : « Je voudrais bien savoir quelle affaire peut arrêter monsieur quand je le fais appeler ?

    - Figaro [faisant mine d’assurer son habillement] : (…)  je me changeais.

    - le comte : Les domestiques ici sont plus longs à s’habiller que les maîtres… 

    - Figaro [du tac au tac] : … C’est qu’ils n’ont point de valets pour les y aider. »

L'auteur

  • Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799) présenta pour la première fois Le Barbier de Séville ou la précaution inutile, une comédie en quatre actes, au théâtre de la Comédie Française (des Tuileries), le 23 février 1775. 

  • Dans la même veine s’ensuivit La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro, comédie en cinq actes dont la première représentation officielle eut lieu le 24 avril 1784 après plusieurs années de censure. Ce Mariage fut même interprété par Marie-Antoinette (en comtesse), et son beau-frère, le comte d'Artois (frère du roi et futur Charles X, dans le rôle de Figaro !), dans le petit théâtre de la reine à Trianon et ce malgré l’interdiction de Louis XVI ! 

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