La jalousie
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Thème
Un fonctionnaire tout ce qu’il y a de respectable rentre chez lui ; il vient de tromper sa femme et cherche toutes les excuses possibles pour expliquer son retard...
C'est alors qu'il s'aperçoit que son épouse elle-même n'est pas encore rentrée ! Pris à son propre piège, il est alors submergé par une crise de jalousie incontrôlée, l'entrainant dans un délire obsessionnel fulgurant et dérisoire.
Points forts
Une fois de plus, Michel Fau s’empare d’un grand classique de notre théâtre de divertissement avec brio, enthousiasme et fougue. Il redonne à Guitry ses lettres de noblesse en virevoltant d’une réplique à une autre, faisant son miel de ces dialogues ciselés qu’il exploite avec une malice consommée.
Sa direction d’acteurs déborde d’énergie, de fantaisie, d’un excès délicieux, qui nous campe des personnages dont la fatuité n’a souvent d’égale que la malice ou l’amoralité qui les habitent, l’ensemble dans une délicieuse exubérance.
M. Fau ayant donné à chaque personnage une importance et une place précises et mémorables au plateau, l’ensemble offrant un jeu jubilatoire :
Gwendoline Hamon en épouse outragée est merveilleuse de subtilité, passant de l’innocence à la rouerie avec élégance ;
Geneviève Casile prête son inénarrable fantaisie à cette belle-mère pratique et amorale ;
Alexis Moncorgé est un feu d’artifice de vanité et de fatuité avec maestria ;
Michel Fau, quant à lui, promène sa paranoïa avec un abattage qui réjouit le cœur des spectateurs.
Tout le reste de la distribution est soignée avec une secrétaire cocasse en diable, un inspecteur de police d’une fantaisie à toute épreuve et une domesticité pittoresque.
Quelques réserves
Aucun.
Encore un mot...
- Vous passerez une soirée colorée dans tous les sens du terme tant en raison de l’esthétisme si baroque de la pièce que pour son style de langage : « Il y a des femmes dont l'infidélité est le seul lien qui les attache encore à leur mari. »
Une phrase
Albert : « On ne prend pas le thé jusqu’à huit heures et quart.
- Mme Buzenay : A une époque où les gens se mettent à table à dix heures du soir, on ne sait plus comment on vit. Les mots eux-mêmes ont perdu leur sens. L’autre jour, j’ai vu sur une carte d’invitation : “Five o’clock à six heures“ !
- Albert : « Oui, mais pas à huit ! (…) Le moment est venu que vous téléphoniez à Madame Jacquemin pour savoir à quelle heure votre fille est partie de chez elle !
- Mme Buzenay : (…) Croyez bien que Marthe est ma fille et que s’il fallait s’inquiéter, je serais la première.
- Albert : Mais enfin le mari, c’est moi ! Vous, vous ne risquez rien, vous !
- Mme Buzenay : Oh ! »
L'auteur
On doit à Sacha Guitry, auteur, comédien dramaturge, metteur en scène, scénariste, réalisateur 184 pièces et 36 films, une galerie de succès joués par lui et les plus grands comédiens de son temps, sans cesse repris avec succès.
Fils du grand Lucien Guitry, il régna en maître sur le théâtre de boulevard pendant plus d’une cinquantaine d’années. Célèbre aussi pour ses amours, il se maria cinq fois, alimentant ainsi sa réputation d’homme qui aimait les femmes, lui même affirmant qu’il était « contre les femmes…tout contre. »
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