La Récompense

Bon, mais Sibleyras a fait mieux
De
Gérald Sibleyras
Mise en scène
Bernard Murat
Avec
Daniel Russo, Anne Jacquemin, Lionel Abelanski, Alysson Paradis, Alice Dessuant
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre Edouard VII
10, Place Edouard VII
75009
Paris
0147425992
Du mardi au samedi à 21h; matinées, samedi à 18h et dimanche à 15h30

Thème

Martin est un grand historien, spécialiste du Moyen Âge. Les ouvrages qu’il écrit font référence. Un prix prestigieux couronnant l’ensemble de sa carrière vient de lui est attribué, mais Martin fait triste figure : il a remarqué que les précédents lauréats sont tous morts l’année où cette récompense leur fut remise. De plus, la femme de son frère, avec laquelle il a eu une courte aventure cinq ans auparavant, semble tentée de tout raconter à son mari. Quand rien ne va...

Points forts

1) Gérald Sibleyras sait inventer des personnages qui existent immédiatement aux yeux des spectateurs, des êtres bien vivants, dessinés d’un trait sûr. Il les anime grâce à des dialogues brillants, fluides, riches en surprises. On aime les écouter.

2) Il y a du Françoise Dorin dans son écriture, une manière très ironique de présenter son époque et de se moquer des travers, des manies ou des excès de ses contemporains. Ainsi, le premier tableau de cette « Récompense » est une vraie séance de ball-trap où sont visés en vrac le tri sélectif, le bio, les nouvelles ampoules, la collecte des bouchons de plastique et la sacro-sainte Fête des voisins. Un humour roboratif.

3) Belle distribution, réunie par le metteur en scène Bernard Murat qui sait toujours trouver le meilleur écrin aux textes qu’il monte, avec en tête Daniel Russo. Il est l’un des comédiens de théâtre les plus en vogue actuellement. Après « Mariage et châtiment » à Hébertot et « Jacques Daniel » à la Madeleine, il joue sa troisième pièce dans la même saison ! Comme toujours, il colore son personnage d’une énergie et d’une sympathie toutes personnelles, mais il ne dépasse jamais les bords. Généreux dans son jeu, sans jamais forcer le trait : un grand. Il est ici bien entouré, notamment par la très fine Anne Jacquemin et la jeune Alysson Paradis au jeu très juste, très net.

Quelques réserves

Des personnages, des dialogues, un semblant de situation, mais ne cherchez pas l’intrigue, il n’y en a pas. « La Récompense » s’apparente plutôt à un long sketch.

Encore un mot...

Des dialogues savoureux et des comédiens au taquet pour une pièce assez vaine au final.

Une phrase

Martin (Daniel Russo) décrivant sa nouvelle vie avec sa compagne Fabienne (Alysson Paradis), beaucoup plus jeune que lui : « Le dimanche matin, on va au marché bio. C’est bon. Ça a le même goût ; c’est juste un peu plus cher. »

L'auteur

Gérald Sibleyras est né en 1961. Il est l’un des auteurs contemporains les plus joués au théâtre privé. Il écrit d’abord avec Jean Dell, notamment « Un petit jeu sans conséquence » et « Une heure et demie de retard ». Pierre Arditi joue « La Danse de l’albatros », Chevallier et Laspalès « Le Banc », Isabelle Gélinas « Un avenir radieux », qu’il compose en solo. Sa pièce « Le Vent des peupliers », créée par Georges Wilson, Jacques Sereys et Maurice Chevit, est traduite à Londres par Tom Stoppard.

Cette saison, Gérald Sibleyras a co-écrit « Silence, on tourne ! » avec Patrick Haudecœur au Fontaine, adapté « Piège mortel » au La Bruyère et co-adapté avec Judith Elmaleh « La Garçonnière » au Théâtre de Paris. 

Il publie aussi un recueil de nouvelles, « Totalement dépassés », aux Éditions de Fallois.

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