Le Testament Médicis

La Joconde “déconstruite“
De
Stéphane Landowski
Durée : 1h30 mn
Mise en scène
Raphaëlle Cambray
Avec
Michaël Abiteboul (ou Sébastien Lalanne), Antoine Pelletier, Nicolas Poli, Jean-Marie Frin (ou Eric Prat), Massimo Riggi (ou Andran Cattin), Karina Testa
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre Lepic
1, av Juno
75018
Paris
01 42 54 15 12
Jusqu’au 3 septembre 2023. Du mardi au vendredi à 21h / samedi à 17h et 21 h / dimanche à 15h

Thème

  • Un gardien de musée, au seuil de la retraite, invite son fils Laurent au Louvre pour lui tenir compagnie à l’occasion de sa « dernière séance ». Père et fils se tiennent dans la salle où trône le célébrissime portrait de Mona Lisa.
  • Le vieil homme - un peu méprisé par un fils qui le délaisse, promis qu’il est à une brillante carrière et un beau mariage avec une belle à particule - cultive et professe des idées singulières sur l’art, l’histoire des œuvres, et particulièrement celle de La Joconde.
  • Ce drôle de gardien est vite épaulé par divers personnages historiques - de Julien de Médicis à Vincenzo Peruggia (qui déroba la Joconde en 1911), en passant bien sûr par de Vinci et François Ier . Ces derniers sont saisis à différents moments-charnière, et nous voilà bientôt entraînés à leur suite dans « les passages secrets et les couloirs dérobés » de l’histoire du chef d’œuvre de Léonard de Vinci. 
  • Quel est donc le secret de La Joconde ? Et si sa célébrité reposait sur un simple fait divers, comme son vol le 21 août 1911 par un obscur vitrier italien ?

Points forts

  • Ce Testament nous invite à dresser la « généalogie obscure » d’une œuvre majeure, dont le succès n’a d’égale que les questions insolubles qu’elle soulève. En effet, à mesure que l’on progresse, les hypothèses fusent et le mystère ne cesse de s’épaissir. 
  • Ici, Stéphane Landowski se délecte à lancer les hypothèses, et il se joue de nous en exploitant les indices figurant sur le tableau, ce qui nous plonge dans des affres interprétatifs.
  • Une boucle narrative astucieuse vient relier les divers protagonistes gravitant ou ayant gravité autour de La Joconde à différentes époques, de la Renaissance jusqu’à nos jours.
  • La mise en scène exploite adroitement les relations sur le plateau entre l’avant-scène et les trois panneaux derrière lesquels se devinent puis surgissent les personnages d’époques révolues, qui n’hésitent pas à se mélanger avec le gardien et son fils Laurent !

Quelques réserves

  • On a pu constater une forte disparité entre les comédiens qui interprètent ce Testament. S’il est inutile et désagréable de désigner les “maillons faibles“ dans la distribution, on notera que Jean-Marie Frin (dans le rôle du gardien de musée) et Michaël Abiteboul (l’impayable “Mémé“ du Bureau des légendes), qui campe de Vinci et le conservateur (très “Vème République gaullienne“) Bourlanges, sonnent plus “juste“ ; il est vrai qu’ils sont ceux qui ont le plus de “bouteille“ ...

Encore un mot...

  • Le Testament Médicis soulève et met à la portée du grand public de manière plaisante des questions pertinentes pour qui s’intéresse à l’histoire de l’art et aux créations artistiques : qu’est-ce qu’un “chef d’œuvre“ ? Quel dialogue établir avec une œuvre ? Qu’est-ce que la respecter, ou « l’aimer » ? De quel(s) processus et influences résulte une œuvre “géniale“ ? Les tableaux ne sont-ils pas « perdus pour l’art » dès qu’ils accèdent au statut de “chef d’œuvre“ ? 

[Vous avez une heure et demie avant le ramassage des copies…]

Une phrase

  • « Je déteste les musées. […] L’émerveillement programmé, ça vous fait de belles, de grandes, de vraies gueules d’abruti-e-s ! » 
  • « Les tableaux sont comme les chats : ils ont plusieurs vies... »
  • " Tant les histoires que les tableaux sont faits de couches successives… »

(Le gardien de musée)

 

L'auteur

  • Stéphane Landowski est réalisateur et scénariste. Il a travaillé notamment sur Une sirène à Paris, des courts métrages comme Naissance d’une étoile et A ses enfants, la patrie reconnaissante, Vire-moi si tu peux, ou encore sur le documentaire Un opéra pour un empire.
  • Cette double “casquette“ n’était sans doute pas étrangère à la présence ce soir-là dans la salle d’un spectateur attentif, nommé… Dominique Besnehard.

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