Les Rivaux

L'humour anglais ne date pas d'hier...
De
Richard Brinsley Sheridan
Traduction et adaptation de Sylviane Bernard-Gresh et Frédérique Lazarini
Mise en scène
Anne-Marie Lazarini
Avec
Alix Bénézech, Cédric Colas, Charlotte Durand-Raucher, Philippe Lebas, Thomas Le Douarec, Bernard Malaterre, Willy Maupetit, Sylvie Pascaud, Catherine Salviat et Marc Schapira
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Artistic Théâtre
45 bis rue Richard Lenoir
75011
Paris
01 43 56 38 32
ATTENTION: dernière, le 30 avril Durée : 1 heure 50 Du mardi au dimanche : Mardi à 20 heures Mercredi et jeudi à 19 heures Vendredi à 20 heures 30 Samedi à 16 heures 30 et 20 heures 30 Dimanche à 16 heures

Thème

Nous sommes à Bath, station balnéaire frivole très à la mode mais aux activités succinctes. L'auteur nous livre là une pure comédie romanesque du dix-huitième siècle, avec tous les ingrédients d'époque : mariage obligé, d'où absolue nécessité d'enlèvement de la belle, cachotteries et duels croisés à la clef. Il s'ensuit un ballet de quiproquos pour lesquels les remèdes ont souvent des issues à tout le moins fâcheuses.

Points forts

- le texte est brillant et spirituel, le fameux humour anglais. Richard Brinsley Sheridan sait manier les mots et combiner les intrigues, fort nombreuses au demeurant.  L'ensemble vous a un petit air de Marivaux: un père un tantinet misogyne intransigeant sur le mariage de sa fille, laquelle fille se révolte et veut s'enfuir avec son aimé, bien entendu sans une thune, au grand dam de la tante complètement perchée qui l'élève, et la complicité des valets tout acquis à leurs maîtres..., La musique également est de fort bonne facture
- les comédiens sont entraînés avec vivacité par une Catherine Salviat exceptionnelle en tante espiègle au vocabulaire complètement déglingué, qui parle de sévéritude et d'amoureux qu'elle appelle les jeunes tourteaux. La troupe est joyeuse et pleine de fougue, les répliques font mouche, la diction est parfaite
- la mise en scène est épatante avec des jeux de rideaux magnifiques; et amusante aussi, lorsque que l'on voit le père de l'héroïne, un géant à la Jean Piat dans "Les rois maudits", débarquer en haut de chausses sur le plateau avec une chaise d'enfant sur laquelle il arrive pourtant à s'asseoir; on se réjouit tout de même  qu'elle soit en fer bien costaud...
- les costumes sont très beaux, jolis reflets de l'époque et les comédiens les portent avec grâce

Quelques réserves

Peut-être aurais-je raccourci la pièce d'une dizaine de minutes, mais les critères de l'époque n'étaient pas les mêmes que ceux d'aujourd'hui et chez les anciens, chacun prenait son temps de respiration

Encore un mot...

Ce spectacle est une réussite théâtrale. Tout concourt à ce succès : l'auteur, son texte recherché et spirituel, le sujet avec la panoplie des codes de ce siècle, l'interprétation en général, et la mise en scène innovante. De plus, l'Artistic Théâtre offre une plateau immense comme scène de jeu au comédiens, ce qui leur permet d'évoluer avec aisance. Une belle soirée.

L'auteur

Richard Brinsley Sheridan (Dublin 1751 - Londres 1816) est dramaturge puis devient en 1780 homme politique en entrant au Parlement. "Les rivaux" est sa première pièce, écrite à 24 ans et s'inspire largement d'événements qui ont jalonnés son existence : père tyrannique, brimades, enlèvement, duels. Sa famille s'installe en 1770 à Bath, ville d'eaux très en vogue où ce jeune homme côtoie de belles élégantes, observe avec acuité les moeurs du moment et retient en mémoire ce style de vie. Il utilise toutes ses réflexions et Bath sert de décor à sa pièce. Celle-ci, produite en 1775 à Covent Garden, obtient un vif succès qui assoit sa réputation d'auteur en vue. Il écrira par la suite une dizaine de pièces dont les deux dernières seront créées après son entrée en politique. Lorsqu'il meurt en 1816, ses chers amis Thomas Moore et Lord Byron obtiendront qu'il soit enterré dans "le coin des poètes" de l'Abbaye de Westminster.

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