Liliom

De
Ferenc Molnàr
Mise en scène
Galin Stoev
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de la Colline
15, rue Malte Brun
75020
Paris
0144625252
ATTENTION: FIN DES REPRESENTATIONS LE 4 AVRIL
Vu
par Culture-Tops

Thème

La pièce de Molnàr, créée en 1909 à Budapest, est une curiosité car elle fut adaptée au cinéma en 1934 par Fritz Lang, avec Charles Boyer et Madeleine Ozeray. C'est un grand classique du cinéma. Liliom, un voyou de fête foraine mais génial bonimenteur, est le chéri de ces dames, à commencer par sa patronne un peu fripée, en talons aiguilles et veste léopard, jalouse comme un tigre. Une tendre et sincère Julie, la "petite bonne" qui "n'a jamais vu le loup", l'aime aussi. Marie, la copine plus avisée se case avec un garçon honnête qu'elle prend pour un valeureux soldat en faction à cause de sa toque rouge sur la tête mais en réalité, c'est un portier d'hôtel. Rêve et illusions. Faux poissons, lapins, lion, cow boy, travesti à tutu et vrais braqueurs nuls, couteau qui suicide vraiment quand la police arrive et fait couler du sang... Tout un univers de baraques de foire transposé aujourd'hui dans un contexte où la nostalgie a perdu du terrain au profit d'une misère plus réaliste.

Points forts


1 La troupe de comédiens. 

Ils sont formidables, très dessinés, touchants. C'est un jeu de troupe et en même temps chacun a sa singularité. On les verrai tous jouer du Brecht. Mention spéciale à Anna Cervinka qui est Marie, la copine avec un bonnet rouge à longues oreilles pailletées. Elle est irrésistible de drôlerie. Marie-Eve Perron en Julie est plus effacée mais tout à fait attendrissante et désarmante. La patronne ( Madame Muscat) : une Marthe Mercadier pétulante. Quant à Liliom ( Christophe Grégoire) , il est bien ce demi salaud, ce séducteur félin à la sensualité du Diable, ce menteur professionnel. Mais quelle femme, même pas trop masochiste, n'en a pas croisé un? L'ennui est que Liliom bat les femmes , surtout celles qui l'aiment, et qu'il aimera.

2 Le texte

C'est aussi une pièce sur le langage et l'impossibilité de langage dans un milieu social marginal où les humains ne sont pas nés avec une petite cuiller d'argent dans la bouche. Accents à la Michel Audiard avec " Son cerveau n'a pas la lumière à tous les étages". Ou bien " tendresse interdite mais mon coeur y a droit". Liliom: " Je suis qu'un salaud mais je suis pas un concierge" . Il en mourra de ne pas avoir voulu devenir concierge avec un petit logement de fonction. Sa devise: " Après chaque émotion, une bière" ( notons qu'il a conscience de sa motivation réelle: les émotions).

3 Le rêve: Même s'il ne faut pas s'attendre à un ton de nostalgie de foire à l'ancienne, les rêves de ces oubliés du Cac 40 nous touchent. Pourquoi n'iraient-ils pas vivre en Amérique où les frigos sont grands comme des maisons et l'on peut entrer dedans?
 

Quelques réserves


Dix à quinze minutes de moins et le spectacle serait encore plus efficace. Et l'on aimerait entendre plus de sons, de musique, de boniments. Etre un peu plus étourdi malgré tout.
 

Encore un mot...

On est reconnaissant de voir de tels spectacles de qualité avec une vraie recherche, un vrai travail cohérent.

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