Madrigal festin

Une bonne table et des morceaux de choix
De
Lili Aymonino et Ariane Issartel
Durée : 1 h
Avec
Lili Aymonino et Ariane Issartel
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

La Piccola Scala
(13, boulevard de Strasbourg
75010
Paris
01 40 03 44 30
Les mardis et mercredis 19h30 du 11 mai au 8 juin.

Thème

  • Deux jeunes femmes en pyjama se retrouvent autour d’une table encombrée des reliefs d’une fête – d’un festin peut-être ? Cela ne les empêche pas d’en préparer une autre, mais pour les oreilles cette fois-ci.
  • S’ensuit un récital voix-violoncelle qui emprunte les chemins de l’Italie (Verdi), pour aller en Europe centrale, du côté de la Bohème, et revenir en Grande-Bretagne, où les attend - peut-être - un amoureux sans le sou, comme Gala dans Freed from Desire.

Points forts

  • Une belle complicité entre ces deux musiciennes impeccables, issues d’une formation classique, mais désireuses de s’aventurer sur des territoires moins académiques, en voyageant d’un morceau à l’autre avec un évident plaisir de jouer et de jouer ensemble. Cela se traduit notamment par les regards échangés, les expressions de visages mobiles, l’empathie avec le public, la partenaire et l’instrument. À ce jeu-là, la malicieuse violoncelliste Ariane Issartel est très convaincante.
  • Le répertoire choisi est éclectique à volonté, et tous les goûts seront satisfaits. Elles ne cèdent pas à la facilité consistant à sélectionner des morceaux rapidement identifiables (sauf par les musiciens avertis, bien sûr) : ici une Carmen très « dérangée » ; là des extraits de Nino Rota moins prévisibles qu’on aurait pu s’y attendre. Bref, nos duettistes n’ont pas fait dans la facilité en ce qui concerne le choix des « morceaux de choix » de ce festin.

Quelques réserves

  • Le récital est un exercice faussement facile, et il montre vite ses limites s’il se contente de juxtaposer des morceaux, fussent-ils de bravoure. L’intérêt et l’adhésion du public sont souvent tenus par un fil rouge qui relie les airs, un récit qui donne sa cohérence au choix des musiques. Le spectacle pêche un peu de ce côté-là en proposant une trajet un peu « au doigt mouillé ». Renouveler l’approche du récital est un projet ambitieux et respectable, encore faut-il lui donner une colonne vertébrale, qui n’est pas toujours perceptible ici.
  • Des pistes très prometteuses ont été abordées dans ce Madrigal festin, qui méritaient sans doute d’être poursuivies, approfondies, voire amplifiées. On pense notamment au jeu des percussions sur la table, et surtout au décollage vers la quête d’une improbable « fluorescence translucide », moments qui recèlent un fort potentiel d’imagination et de comique.

Encore un mot...

Un récital sincère, et un festin qui mérite de nombreux commensaux.

Une phrase

« Quand on est libéré du désir, on est partout chez soi. »

L'auteur

  • Ariane Issartel, ancienne étudiante en littérature comparée, musicologie et dramaturgie à l’ENS Paris, est doctorante de l’Université de Strasbourg, où elle travaille sur la place du chant dans le théâtre contemporain. Titulaire du DEM de violoncelle du CRR de Paris, elle est membre active du trio Philéa, et compose de la musique pour ses spectacles, des documentaires ou des fictions radiophoniques. Sa formation musicale l’amène à s’intéresser à la mise en scène d’opéra, dans laquelle elle fait ses débuts en 2018 avec l’Enfant et les Sortilèges de Ravel puis la Flûte enchantée au festival Musique en Ré en juillet 2019. Elle écrit et interprète la musique des spectacles K-mille, mis en scène par Anaëlle Queuille (2019) et Un Breton ne meurt jamais, création collective de la Cie des Évadés (création 2021). Elle a créé en 2015 à l’ENS Paris la Compagnie des Xylophages, composée de comédiens et de musiciens. 
  • Lili Aymonino, artiste lyrique, intègre ladite Compagnie, et collabore avec Ariane Issartel à la création de musiques originales. Issue d’une famille de chanteurs, elle pratique très vite le jeu et le chant sur scène, avant d’intégrer le choeur d’enfants de l’Opéra de Bordeaux. Diplômée d’un Master d’Histoire médiévale de la Sorbonne, elle se forme en chant lyrique avec Elsa Maurus, et chante les rôles de Belinda (Didon et Enée), Simone (Mousquetaires ou Couvent), l’Enfant (l’Enfant et les sortilèges), Diane (Orphée aux enfers), ou encore Pamina (Flûte enchantée). Elle chante également dans plusieurs ensembles comme Mangata, le Consort Musica Vera et pratique l’improvisation libre ou dirigée. Titulaire du DEM de chant lyrique, elle intègre en septembre 2020 le cycle concertiste du CRR de Paris. 

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