Peau d’homme

“Sans contrefaçon, je suis un garçon“ … Une version pétillante de la BD à succès
Adapté de l’ouvrage PEAU D’HOMME d’HUBERT & ZANZIM, publié aux Editions Glénat
Adaptation & mise en scène : Léna BREBAN
Chansons : Ben MAZUÉ
Chorégraphie : Leïla KA
Durée : 2h
Avec
Laure CALAMY, Emmanuelle RIVIÈRE, Valentin ROLLAND, Samira SEDIRA, Aurore STREICH, Adrien URSO, Regis VALLÉE, Vincent VANHÉE et Clément SIMOUNET (musicien)
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre Montparnasse
31, rue de la Gaité
75014
Paris
01 43 22 77 74
Jusqu’au 8 juin. Mercredi, jeudi, vendredi & samedi à 20 h, samedi à 16h30 & dimanche à 15h30

Thème

  • Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca se désespère car elle doit se marier et aimerait connaître son futur époux avant le mariage, au moins pour être sûre qu’il lui plaît.

  • Sa marraine, plutôt délurée, lui confie alors le secret de la famille : une « peau d’homme » permettant à une femme qui la porte de devenir un garçon.

  • La découverte incognito de son fiancée, le beau Giovanni, la mènera de surprise en surprise, et l’aidera à s’affirmer en tant que femme.

Points forts

  • Peau d’homme est un spectacle original, tiré d’une BD à succès. Je ne connaissais pas la BD mais le spectacle vivant, traité sous la forme d’une comédie musicale, est sacrément euphorisant et se termine par une standing ovation spontanée, qui exprime justement l’enthousiasme que les huit comédiens (+ le pianiste) ont réussi à faire passer pendant les 2 bonnes heures que dure ce spectacle.

  • Peau d’homme offre un moment joyeux et léger, mais ouvertement militant : on y défend, preuves à l’appui, la liberté, la tolérance, le droit d’aimer, de jouir de la vie et de ses plaisirs. Le discours est clairement moraliste, certes pas toujours avec finesse, mais il fait mouche grâce à sa générosité et au talent des comédiens. L’intolérance religieuse et sociale est tournée en dérision et en ridicule. 

  • La pièce célèbre donc le droit d’être soi-même et d’aimer, la légitimité et la force du désir, l’attirance et la beauté, avec un humour corrosif agrémenté d’une grande tendresse.

  • Les rôles sont parfaitement distribués. On n’est pas surpris de retrouver Laure Calamy en meneuse de troupe tant sa générosité, sa gaité mutine, sa capacité à s’emparer des sujets et des situations les plus scabreuses (lorsqu’elle enfile pour la première sa « peau d’homme » et découvre son principal attribut est un morceau d’anthologie) ont déjà été appréciés tant au cinéma qu’à la télévision.

  • La comédienne est ici est en brillante compagnie, chaque artiste interprétant deux ou trois personnages (avec une mention spéciale pour Adrien Urso avec son physique à la Adriano Celentano). Il se dégage une puissance collective comme on en trouve dans les troupes qui ont su créer une alchimie. Il est vrai que le spectacle, qui se joue depuis le mois de janvier, est rodé et les artistes dégagent un plaisir évident à jouer ensemble.

Quelques réserves

  • Bizarrement, pour cet excellent spectacle franchement recommandé, quelques petites réserves à soulever : 

    • le décor assez kitsch fait un peu carton-pâte, même s’il permet une grande mobilité de ses divers éléments pour suivre l’action dans ses différents lieux ;

    • les chorégraphies sont parfois un peu statiques, et il y a quelques longueurs à déplorer, surtout vers la fin pour des scènes qui ne semblent pas essentielles. 

  • Mais ce sont peu de choses, comparées aux excellentes raisons d’aller voir cette pièce.

Encore un mot...

  • A l’origine, Peau d’homme est un roman graphique paru en 2020 et réalisé à quatre mains par le dessinateur Zanzim et le scénariste Hubert, qui s’étaient rencontrés aux Beaux-Arts d’Angers. Ils ont collaboré sur plusieurs œuvres avant Peau d’homme (voir ci-dessous la rubrique Les auteurs).

  • Une adaptation cinématographique est annoncée en janvier 2025.

Une phrase

  • « Le problème, ce ne sont pas les corps, c’est ton regard. »

  • « Nous ne faisons de mal à personne. Je ne vais pas m’arrêter de vivre pour ces peine-à-jouir. »

L'auteur

  • Frédéric Leutelier, dit Zanzim, est né à Laval en janvier 1972. Fils ainé d’un père artisan et d’une mère technicienne électronique, Zanzim a grandi à Saint-Georges le Flèchard en Mayenne où il n'y avait pas grand chose à faire d'autre que de lire des bandes dessinées... et dessiner. 
    Après un diplôme national supérieur d’expression plastique à Rennes en 1996, il publie son premier album en 2002, lorsqu'il dessine sur un scénario d'Hubert le premier volume du diptyque Les Yeux verts (Carabas). Les deux artistes entreprennent au fil des ans de nombreuses collaborations, comme La Sirène des pompiers (2006), Ma vie posthume
    Zanzim vit actuellement à Rennes et travaille à l'Atelier Pepe Martini avec cinq autres auteurs de bande dessinée.

  • Hubert, de son vrai nom Hubert Boulard, est né le 21 janvier 1971, à Saint-Renan (Finistère). Il décide de se lancer dans la bande dessinée à la sortie des Beaux-arts d’Angers, où il fait la connaissance du dessinateur Yoann, avec qui il travaillera par la suite. Coloriste à ses débuts, Hubert va rapidement s’adonner au scénario et multiplier les collaborations avec de nombreux illustrateurs, notamment Hervé Tanquerelle avec qui il publiera la série Le Legs de l’Alchimiste (Glénat).
    Une autre de ses séries, Beauté (Dupuis), réalisée avec le duo Kerascoët, recevra le prix du meilleur roman graphique de l’année 2015 au Firecracker Alternative Book Award, organisé aux Etats-Unis.
    Cet auteur raffiné et élégant meurt le 12 février 2020 à Paris, à l’âge de 49 ans. Auteur prolifique, Hubert s’apprêtait à sortir deux albums, Peau d’homme (Glénat) avec Zanzim, et Ténébreuse (Dupuis) avec Vincent Maillé.

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