Sur un air de tango

Un tango bien propre
De
Isabelle de Toledo
Mise en scène
Bénédicte Bailby et Pascal Faber
Avec
Damien Boisseau, Chloé Froget et Michel Papineschi
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Studio Hébertot
78 bis bd des Batignolles
75017
Paris
01 42 93 13 04
Jusqu’au 25 mai 2022. Mardi et mercredi à 19 h

Thème

  • Pierre met la dernière main au rangement nocturne de son restaurant quand survient son père, un veuf oisif plein de vitalité, venu boire un verre et évoquer ses souvenirs. La conversation s’engage, parfois un peu énervée comme il est d’usage entre un père et son fils.
  • On est au bord de la mer. Pierre est en train de se séparer de sa femme, Alice qui le quitte pour un autre, il est mélancolique quand Max, son père, éternel jeune homme, ne songe qu’à ses amis et au tango.

Points forts

  • Les dialogues sont fluides et naturels : on peut y croire, on y croit, et cette vraisemblance est confortée par une mise en scène et une interprétation réalistes.
  • Michel Papineschi assure un équilibre parfait entre truculence et modestie pour incarner un Max aux accents juvéniles et très convaincant.
  • Le décor est très joli, les lumières subtiles, la musique choisie.​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

Quelques réserves

  • Oui mais voilà, c’est très « propre » ! Le décor est tout à fait dans l’air du temps, les vêtements comptent juste assez de marinières, de bonnets et de cabans pour qu’on n’oublie pas qu’on est en Bretagne.
  • Rien dans cette mise en scène ne contribue vraiment à donner du relief à un texte très représentatif d’un certain théâtre contemporain, tout occupé des drames intimes et du goût des petites choses de la vie. On peut aimer ou aimer moins ...

Encore un mot...

  • On comprend l’objectif : il s’agit de saisir et de proposer un petit moment de vie, la vraie, la nôtre, la vôtre, entre le travail, , les révélations familiales, les liens, l’affection, la désertion de l’amour, les infidélités, la vieillesse, le deuil et la mort. 
  • On ne s’ennuie pas vraiment, on passe même un bon moment, mais on ne retient pas grand-chose de cette tranche d’existence qui manque à la fois de profondeur, d’intensité et d’ampleur. On cherche le propos, on s’interroge sur les enjeux, on attend quelque chose comme un dénouement... qui n’arrive pas.

Une phrase

Pierre : « Tu m’as élevé, tu t’es décarcassé pour moi, tu m’as gonflé même comme un vrai père, mais tu as rempli ton rôle, t’inquiètes pas. »

Max : « Qu’est-ce qui est le plus dur, selon toi ? Élever un enfant qui n’est pas le vôtre ou voir son gosse élevé par un autre ? »

L'auteur

• On connait Isabelle de Toledo, cette comédienne formée au cours Simon, venue à l’écriture. Sur un air de Tango, est sa première pièce, créée au Théâtre de Poche-Montparnasse en 2005 et a été publiée à l’Avant-Scène (éditions Les Quatre-Vents). 

• Le spectacle avait obtenu alors deux nominations aux Molière et le prix SACD « nouveau talent théâtre ». Elle avait écrit à cette date l’Empreinte de l’Ours, puis ont suivi Clark Gable et Marguerite,Réveillon d’été et Ces deux-là qui, tous, ont obtenu un certain succès auprès des lecteurs et sur scène.

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