T.C.H.E.K.H.O.V.
Musique : Joseph Robinne
Infos & réservation
Thème
Sous l’acronyme du nom de Tchekhov se cache un spectacle qui n’est autre que la “mise en conversation“ de l’œuvre elle-même. Trois comédiennes, joignant le geste à la parole, prennent les rôles des personnages qui peuplent sa vie : son père, ses frères et sa sœur, son éditeur, sa femme, ses amours…
Le spectacle suit le cours de la vie d’Anton Tchekhov : le jeune homme subit d’abord la faillite de sa famille : on découvre Anton en étudiant en médecine contraint de subvenir aux besoins des siens, puis en auteur débutant qui arpente les rédactions à Moscou, ou encore en aventurier qui part explorer le bagne de Sakhaline. On le retrouve aussi créant des dispensaires et des écoles. On le retrouvera enfin en homme de théâtre sondant les âmes er les cœurs.
Points forts
La mise en lumière des faits saillants, très tristes parfois et toujours émouvants, du parcours du créateur des Trois Sœurs.
Le rapport entre Tchekhov et le corps médical, notamment au début alors qu’il est étudiant à l’hôpital ne manque pas de sel ni de dérision : « Donnez-lui donc quelques gouttes de Valériane », car tel était le remède passe-partout à cette époque de dénuement absolu, et ce quel qu’eut été la pathologie du patient !
Le dynamisme de la troupe : les trois jeunes femmes sont toujours en mouvement, tourbillonnantes !
Le parfum de naturalisme cher à Tchekhov, avec l’évocation (et la présence dans le décor), du rôle des arbres dans l’imaginaire de l’auteur
Quelques réserves
Par moments, une certaine confusion, notamment dans l’interprétation d’Anton : où est-il ? Qui est ce ? Quelle comédienne l’interprète au moment T. ? Les trois femmes jouent tour à tour le personnage masculin, dans un chassé-croisé très perturbant
Voix un peu faible (un fait exprès ?) parfois. Par exemple, celle de Léon Tolstoï invité à une interview aux côtés de son ami Tchekhov, effondré par la mort de son frère
Le jeu un peu désordonné ou forcé des comédiennes.
Encore un mot...
- Outre la vie de Tchekhov, richement documentée grâce au talent d’Irène Nemirovsky notamment, l’écriture, « à la table » ou en live, sur scène, prend sa source dans quatre pièces : La Mouette beaucoup au début, puis Oncle Vania, Les trois sœurs, bien sûr, et La Cerisaie. Certains passages proviennent de la retranscription d’Ivanov. La musique obsédante et en continu est un élément central du spectacle, le musicien étant au centre de l’action.
Une phrase
- A Badenweiler en Allemagne, Tchekhov rendit l’âme, une coupe de Champagne à la main, murmurant dans un souffle : « Ich sterbe » (je meurs).
L'auteur
Une vie brève (44 ans, de novembre 1860 à juillet 1905) mais intense, dès sa naissance à Taganrog (non loin de Marioupol sur la mer d’Azov) dont il est fortement question dans la pièce. Contemporain de Tolstoï, de Dostoïevski, de Pouchkine. Son père, descendant d’esclave, bistrotier et impécunieux l’oblige à chanter dans les églises.
Tchekhov devint médecin et… tuberculeux, comme son frère Nicolas, qui en mourra très vite. On connait ses quatre principales pièces, mais moins peut être la perle de ses nouvelles La Dame au petit chien. La Cerisaie, qui remporte un triomphe, sera jouée quelques jours avant sa mort.
- Ami de Gorki, il joua un grand rôle dans la lutte contre les conditions effroyables de détention du bagne de Sakhaline, raison pour laquelle on l’a comparé à Albert Londres, qui fit fermer Cayenne. En effet, Tchekhov croyait dans la vie, c’était un humoriste, comme en témoigne L’Ours, sa première œuvre.
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