Un certain Charles Spencer Chaplin

Une leçon d'humanité
De
Daniel Colas
Mise en scène
Daniel Colas
Avec
Béatrice Agénin, Alexandra Ansidei, Coralie Audret, Benjamin Boyer, Yann Couturier, Maxime d’Aboville, Linda Hardy, Xavier Lafitte, Adrien Melin, Thibault Sauvaige.
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre Montparnasse
31 rue de la Gaîté
75014
Paris
0143227774
Du mardi au samedi, à 21h; le samedi, à 16h; et le dimanche, à 15h

Thème

Il s’agit de nous apprendre ou de nous rappeler le déroulement de la vie de Charles Spencer Chaplin, alias Charlot, tant sur le plan cinématographique que sur le plan de sa vie personnelle et de ses combats, auxquels il est resté fidèle jusqu'à la fin. Son frère sera  son épaule, s’occupera de l’intendance et sera son faire-valoir, sans en prendre ombrage. L’entreprise sera familiale, la confiance au rendez-vous.

Points forts

1 D’abord, il n’était sûrement pas facile d’aborder un thème comme celui-là sans risquer, avec légèreté, de dévaloriser tant soit peu le colossal  patrimoine culturel et symbolique que Chaplin a représenté pendant 70 ans et représente toujours. Le pari est tenu. Dès le départ, on est sur un immense plateau de tournage, les personnages s’affairent dans le sillon de Charles. On ressent l’importance du moment. On l’attend…

2 Pour cerner le personnage, indépendamment du côté comique des situations que nous connaissons, on apprend ses engagements sociaux, politiques, sa lutte contre un Etat américain qui lui reproche ses scénarios critiques envers les institutions et les structures sociales, qui lui mettra indéfiniment des bâtons dans les roues, et exercera même à son encontre des chantages odieux. Dans une Amérique puritaine, on lui fait un faux procès pour reconnaissance en paternité, on l’accuse de séduire des femmes beaucoup plus jeunes que lui; on lancera la rumeur qu’il est juif; on  refusera de lui redonner un visa américain lorsqu’il se sera éloigné… Il ne retournera jamais aux Etats Unis !

Son engagement va vers les petits, les abandonnés, les faibles, les handicapés face au monstre froid de l’Etat, de l’entreprise, et plus généralement face à la  bonne conscience des puissants. Le pire pour l’Etat, c’est que Chaplin fait rire avec tout cela - mais pas seulement, il fait aussi pleurer et avec quelle poésie…-, qu’il ridiculise les instances en place et qu’il a attiré toujours plus de spectateurs…

3  C'est une excellente idée d’avoir choisi Maxime d’Aboville pour incarner ce personnage qui, de plus, lui ressemble physiquement de manière étonnante ! Lorsqu’il joue le personnage de charlot boxeur, d'Aboville est absolument hilarant ! Il est épatant dans ce rôle, autant dans les passages comiques que dans les passages émouvants. Il nous inspire l’humilité, la loyauté, le courage, le respect des autres, la force de travail, la cohérence, toutes ces qualités que Charles Spencer avait  en lui et qui lui ont permis d’être ce qu’il fût. 

4  Le texte est intéressant, la mise en scène efficace et les autres comédiens sont à la hauteur de la situation.

Quelques réserves

Un vrai point faible, à mon avis, c’est la longueur des scènes avec les femmes de sa vie : sa mère (Béatrice Agenin est très bonne, mais c’est trop long !), ses maitresses, ses femmes (sauf Oona, sa dernière épouse). C’est moins intéressant  que le reste du spectacle. On aurait eu, à la place, un peu plus de ses sketches, on aurait adoré !

Encore un mot...

Voilà un spectacle à voir car il est permet vraiment de mieux connaître un génie du cinéma, une personnalité hors du commun, et un emblème de la transmission de messages par l’image. Comme quoi, il n’y a pas forcément besoin de longs discours...

En outre, tout le monde peut se reconnaitre dans ces faibles qui ont été sa raison de vivre. Un jour ou l’autre on a été celui-là ou on l’a côtoyé.

On le ressent d'autant plus que les thèmes de Chaplin sont souvent inspirés de son autobiographie; son enfance a été tragique, les humiliations multiples; et il a eu le génie de se servir de tout cela pour dédramatiser et faire rire, pour les siècles des siècles…

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