
La mort du Procureur Impérial
Publication le 2 avril 2025
311 pages
23€
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Thème
Henri de Latouche et l’affaire Fualdès - 1817-1818.
Une ténébreuse affaire judiciaire, concernant l’assassinat de l’ancien Procureur Impérial Antoine Bernardin Fualdès à Rodez en 1817, enflamme la France de la Restauration.
Qui avait intérêt à supprimer l’ancien Procureur Impérial ? Pourquoi avoir conduit un procès d’une aussi indigne manière, d’autant que les accusés déclarés coupables sans preuve ont été guillotinés ?
A Paris, le journaliste et écrivain bonapartiste Henri de Latouche, dont le journal le Constitutionnel a été interdit de parution par la censure de la Restauration pour des raisons politiques, s’intéresse à l’affaire et décide de relater le déroulé du procès. Il se présente comme le « Sténographe parisien » et crée le premier reportage journalistique en continu.
Les foules se passionnent, des lithographies et des dessins complètent l’information. Le jeune peintre Géricault réalise des dessins représentant la violence de l’enlèvement du procureur impérial (c’est le bandeau du livre choisi par Grasset). Des spectacles, des représentations dans les théâtres populaires, des chansons populaires, brodent sur l’affaire Fualdès.
Points forts
- La présentation du cadre historique et politique des premières années si agitées de la Restauration.
- Les nouveaux éléments apportés par Frédéric Vitoux dans le récit du procès d’Albi concernant certains témoins dont la déposition au tribunal est peu fiable car incohérente.
- L’évocation de la personnalité de Latouche, littérateur sans grand succès mais journaliste et critique littéraire à la plume redoutée et découvreur de vrais talents : il réunit les poèmes d’André Chénier - guillotiné en 1793 et oublié pendant 23 ans - en un volume de 400 pages ; il encourage Marceline Desbordes de Valmore, pour laquelle il semble avoir un tendre sentiment, à augmenter une édition de ses poèmes (Elegis) que son éditeur l’incite à écrire ; il guide les premiers feuillets écrits par George Sand publiés par le Figaro ; il fait connaître le poète anglais Chatterton qui a inspiré Alfred de Vigny. Mais il ne renonce pas à ses critiques littéraires envers les Romantiques ce qui lui vaudra le désastre de l’accueil de sa pièce La reine d’Espagne. Il a côtoyé ce que la littérature et le théâtre ont compté d’auteurs les plus fameux de son époque.
Quelques réserves
Aucune réserve pour cet essai talentueux.
Encore un mot...
Frédéric Vitoux rappelle que l’affaire Fualdès est évoquée par de nombreux auteurs et, ceci, jusqu’à une date récente car elle a véritablement une place à part dans le domaine pénal et criminel.
Une phrase
« D’ homme de l’ombre - Le sténographe parisien- il devint progressivement un homme obscur. Il était pourtant tout le contraire. Lui qui avait été si souvent un solitaire de prédilection souffrit d’une solitude de contrainte. » P. 287
L'auteur
Frédéric Vitoux, membre de l’Académie française, s’est illustré dans le domaine du roman, de la biographie et de la critique littéraire et cinématographique pour le Quotidien de Paris et Le Nouvel Observateur. Depuis 1973, avec son livre Louis-Ferdinand Céline, misère et parole, et jusqu’à nos jours, il est l’auteur d’une quarantaine d'ouvrages dont plusieurs sont parus en livre de poche ou chez Points. Quelques-uns de ses nombreux ouvrages ont été couronnés de prix divers dont, La vie de Céline, Prix Goncourt de la biographie 1988; Sérénissime, Prix Valery-Larbaud 1991; La Comédie de Terracina, Grand Prix du roman de l’Académie française 1994.
Sur Culture-Tops quelques chroniques des livres de Frédéric Vitoux :
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