Le Danseur oriental
Parution en mars 2025
396 pages
23 €
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Thème
L'histoire entremêlée de personnages appartenant aux communautés différentes qui composent la société turque d'Istanbul au début du vingtième siècle, depuis la fin du dernier sultan jusqu'à la république d'AtaTürk.
Les musulmans qui se considèrent comme les seuls vrais Turcs s'opposent alors à cette Turquie moderne et occidentalisée qui veut donner la même place aux Juifs, aux Grecs et à ce qu'il reste des Arméniens, ayant tous des racines anciennes dans ce pays qu'ils aiment.
Points forts
L'auteur, dont on connaît déjà les qualités de conteur, montre bien, par le prisme d'un récit un peu rocambolesque et facile à lire, les différentes composantes rivales du peuple d'Istanbul.
On y voit aussi les injustices commises au préjudice de minorités qui, malheureusement, se méprisent entre elles.
La vie du danseur solitaire, juif converti à l'Islam, également calligraphe de grand art, se déroule dans le cadre de l'Istanbul fastueuse du sultanat et de ses palais prestigieux, puis aux côtés de Mustapha Kemal.
Quelques réserves
Cédant à une mode littéraire qui semble se répandre, Metin Arditi construit son roman sur une multitude de petites scénettes, de quelques lignes parfois, correspondant à un personnage et à un lieu.
Outre l'agacement que ce découpage hâtif provoque chez le lecteur, il ôte aux personnages toute densité et crédibilité et n'apporte pas, pour autant, au récit la vivacité qui en est, manifestement, espérée.
C'est dommage de la part d'un auteur qui a largement démontré auparavant qu'il n'avait pas besoin de ce genre d'artifices pour être un formidable conteur.
On attend malgré tout la suite de ce triptyque annoncé.
Encore un mot...
Une histoire orientale dans l'Istanbul de la fin de l'Empire ottoman et dans le cadre féerique des palais et des traditions qui bordent le Bosphore.
Une phrase
" Cette hantise de rester humble en toutes choses s'imposait dans la fabrication des encres, comme dans la calligraphie." page 50
L'auteur
Metin Arditi est un écrivain suisse d'origine turque. C'est un remarquable conteur dont les romans se déroulent souvent dans un Moyen Orient historique dont il donne une représentation très humaine, tentant de mettre en avant le meilleur des trois religions monothéistes.
On retient tout particulièrement, dans son oeuvre abondante et souvent primée,
Le Turquetto (Actes sud 2011, prix Jean Giono), Rachel et les siens (Grasset, 2020), L'homme qui peignait les âmes (Grasset, 2021, prix de l'Université catholique de l'Ouest).
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